Ma première JourE de Bpifrance : entre lucidité, inspiration et engagement
La JourE, c’est une journée dense, bien organisée, professionnelle, avec des intervenants engagés et un vrai soutien affiché à l’innovation responsable. Le financement est là, l’écosystème est mobilisé, et c’est rassurant.
RRZ
4/3/20256 min temps de lecture


Ce matin, j’arrive au Palais Rameau pour la JourE, organisée par Bpifrance. C’est une première pour moi, et Lille me réserve un accueil plutôt agréable : ciel bleu, soleil et bonne humeur. Les portes s’ouvrent à 8h30, j’y suis quelques minutes après.
Le choix du lieu n’est pas anodin : le Palais Rameau, joyau d’architecture végétale inauguré en 1879, a longtemps accueilli des expositions horticoles, des démonstrations agricoles et des événements scientifiques. Aujourd’hui, il sert d’écrin à des initiatives d’innovation, d’éducation et de transition. C’est un décor chargé d’histoire, à la croisée entre patrimoine et futur — parfait pour parler de décarbonation et d’engagement collectif.
Mais très vite, mon enthousiasme est un peu douché : on nous impose d’imprimer les invitations. Oui, en 2025, alors que la plupart des événements tech que je fréquente (Devlille, Agi’Lille, Cloud Nord) fonctionnent parfaitement en version numérique, ici, ce sont des imprimantes qui nous attendent à l’entrée. Tout est prévu, certes, mais on sent un petit vent d’archaïsme dans l’air. Un brin rabat-joie peut-être, mais ça fait partie de l’expérience.


Une ouverture en mouvement
Il est 9h30 quand la JourE démarre officiellement. Et pour l’ouverture, surprise : on nous embarque dans une mise en mouvement collective, inspirée de la danse. Le style est fluide, énergique, presque chorégraphié. Difficile de ne pas penser à Raphaël d’Abondance Mouv — c’est tout à fait le genre d’approche qu’il aurait pu proposer : faire passer un message par le corps, connecter les participants autrement qu’avec des slides. Une belle façon de briser la glace et de donner à l’événement une tonalité résolument humaine.


Des chiffres qui secouent
Après cette entrée en matière vivante, place au discours d’introduction de Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. Le ton change : on passe de l’énergie du corps à la réalité brute des chiffres. Et le constat n’est pas rassurant.
Il évoque un ralentissement préoccupant dans la transformation vers une économie plus responsable. Les taux de carbonatation repartent à la hausse, avec une projection de plus de 35 % d’ici 2050. Si rien ne change, on se dirige tout droit vers un scénario à +4°C. Une tendance qui va à contre-sens des objectifs climatiques et qui donne une claque dès le début de la journée. Un électrochoc nécessaire.


Greenlobby ou l’art d’anticiper la loi pour changer le jeu
La première masterclass est animée par Valérie Gramond et Hugo Cartalas de Greenlobby, un cabinet d’affaires publiques. Clairement, on s’éloigne de mes repères IT/BtoB, mais dans une logique d’éco-conception, de Green IT ou de FinOps, il faut aussi savoir écouter ce qui se joue ailleurs.
Le lobbying, ici, est présenté comme un levier pour faire évoluer les lois jugées inadaptées à certains modèles économiques. Ynsect, par exemple, a réussi à faire bouger une réglementation européenne. Phénix a été porté par la loi Garot de 2016 contre le gaspillage alimentaire.
Trois étapes clés sont posées :
Se structurer en interne et devenir porteur de solutions.
S’ouvrir à ses coopétiteurs pour créer des partenariats.
Modifier la loi pour mieux répondre à la réalité terrain — et en profiter pour conquérir de nouveaux marchés.
Un outil intéressant : France Expérimentation, pour tester des projets innovants dans un cadre dérogatoire. Et une méthode simple : faire la cartographie de ses alliés.
[Note d’avenir – Argios]
En écoutant cette masterclass, une idée me revient : chez Argios, on ne va pas rester cantonnés au secteur du management IT. C’est notre point d’ancrage, mais pas notre limite.
J’ai déjà commencé à explorer d’autres secteurs, notamment les EPHAD et les hôpitaux, pour adapter notre solution de e-diagnostic. Le constat est clair : la démarche fonctionne, et surtout, le besoin est énorme.
Les équipes de soin, les directions, les fonctions supports… tous pourraient tirer profit de nos guides de management et d’organisation. Le monde de la santé mérite des outils concrets pour faire face à ses enjeux internes, humains, et organisationnels. Et je suis convaincu qu’on peut y apporter notre pierre.


Scène E : se mettre au vert, vraiment
Je fais un détour par la Scène E, où l’on aborde un sujet aussi vaste qu’essentiel : comment toutes les industries peuvent se mettre au vert. Autour de la table, Aurélien Bosio (Bpifrance), Manoelle Lepoutre (Académie des Technologies) et Adrien Verlinde (Reempro) échangent sur des leviers concrets pour décarboner.
On parle mobilité, CSRD, réemploi, mais surtout de comprendre sa chaîne de valeur. Et là, ça me parle directement.
Chez RS Group, nous avons déjà intégré ces logiques dans notre quotidien : nous réutilisons par exemple nos PC de développement — devenus obsolètes pour nous — pour des usages bureautiques. C’est un petit geste, mais un vrai acte de sobriété numérique.


Pitchs start-up : IA et décarbonation, vraiment ?
À 15h, place aux pitchs sur le thème Numérique et décarbonation. Trois start-up se succèdent, avec des approches prometteuses… mais un goût d’inachevé.
Sapiologie : une webapp pour comprendre le cycle de vie produit, faire du reporting carbone plus fin, intégrer l’analyse des risques, et simuler des scénarios. Tout ça via une approche RSE bien pensée, et des connecteurs API. Solide, mais j’aurais aimé plus de détails sur les algos derrière.
NRJx : plateforme de gestion énergétique des industriels. Un SME, des économies concrètes (42K€ évoqués), un ÉnergieScore pour les produits. On parle d’IA, mais impossible de savoir comment elle est utilisée.
RMAN Sync : une solution d’optimisation des chaînes logistiques via IA, avec des cas d’usage autour du BFR et de la réduction des pertes alimentaires, connecté à SAP. Là aussi, l’IA est mentionnée, mais sans explication.
Bref : l’IA est là, mais trop souvent comme simple buzzword. Et ça, dans notre secteur, ça se voit vite.


Conclusion – Une journée pour confirmer, questionner… et inspirer
La JourE, c’est une journée dense, bien organisée, professionnelle, avec des intervenants engagés et un vrai soutien affiché à l’innovation responsable. Le financement est là, l’écosystème est mobilisé, et c’est rassurant.
Mais ce que je retiens surtout, c’est un regard lucide sur notre propre maturité, chez RS Group, notamment dans le secteur IT. Sur la question de la décarbonation numérique, de l’éco-conception ou même du réemploi, nous avons déjà des actions concrètes en place. Nous avons structuré des démarches, créé des outils, et surtout : nous avons avancé.
Cette journée me donne envie d’aller plus loin. Pas seulement pour notre propre transformation, mais pour partager notre expérience, notre culture tech responsable, avec d’autres secteurs qui n’ont pas forcément encore les clés. L’IT a souvent été pointé du doigt pour son impact ; il est peut-être temps qu’il soit aussi un moteur d’inspiration.


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